"Trop",
est-ce vraiment comme "pas assez"?
Bonne
question, hein?
Pourtant,
nous sommes plusieurs à relater cette phrase idiote. Ce qui est fascinant chez
l'humain, c'est justement le nombre de phrases sans génie que nous utilisons
dans une vie.
À
titre d'exemple et probablement la pire de ces inepties: "Il a le défaut de ses
qualités".
Il
a quoi? Le défaut de ses qualités? Comment rendre une chose totalement positive
en quelque chose de négatif.
Monsieur
Jobin est un être très serviable. Il est toujours prêt à aider les autres.
Malheureusement, il devrait prendre conscience à devenir un peu plus insoucieux
et égocentrique, car en fait, sa serviabilité occasionne beaucoup de problèmes.
En effet, par sa bonté, il fait passer son entourage pour des êtres incapables
de se servir seul. Non, mais quel être imbécile! Il a vraiment le défaut de sa
qualité...
Vous
voyez comme c'est con? Après on se demande pourquoi de plus en plus de gens sont
individualistes. Faudrait ne pas prendre de chance d'avoir trop de qualités,
question que ce ne soit pas perçu comme des défauts.
Bref,
dans un côté un peu plus personnel, je vous ai partagé dernièrement la prise de
conscience d'un manque que j'avais. Le manque d'investissement dans la portion
conjoint/père de ma vie. Je me souciais peut-être un peu trop du coté
professionnel que celui personnel, pensant que toute cette portion était déjà
bien "rodée". La gent féminine
désigne souvent cette situation en disant "Tu nous as pris pour acquis". Bon,
une autre affaire. Je pensais plutôt que c'était inné dans notre couple/famille,
mais bons nous ne sommes pas ici pour faire une élaboration du concept
inné/acquis.
Suite
à une illumination extra-sensorielle venant d'une planète d'un autre monde
parallèle, j'ai pris sur moi l'idée de mettre plus d'emphase sur la portion
personnelle de ma vie, soit celle père/conjoint. Question de remettre les
priorités aux bonnes places, je sentais que j'avais besoin de m'investir
davantage à être un père/conjoint irréprochable que d'être un travailleur
reconnu partout où je vais. Le glaçage sur le gâteau c'est la reconnaissance au
travail, pas à la maison.
"On
rebrasse le tout et on avance!", me dis-je.
Après
3 semaines, je crois que c'est réussi. J'aime beaucoup comment j'ai
évolué. Oui mesdames les hommes
évoluent aussi! C'est mon ami Cro-Magnon qui me l'a dit en voyant son voisin,
Homo Sapiens!
Tout
allait pour le mieux... ou le moins pire, c'est selon.
Hier,
j'ai pris congé du travail. Madame avait congé aussi, comme chaque mardi.. Les
enfants au Centre de la petite enfance, nous avions prévu passer du temps seul,
profiter de la vie et des boutiques de décoration. Wouhoooo!. Nous en avions besoin, car après une fin de
semaine à combattre un virus intestinal, nous avions encore à vivre avec
certaine séquelle de ces deux jours...euh... crampantes!
Malgré
ce fait, et étant fier d'avoir évolué au point de mettre de coté le travail pour
une journée avec ma chérie, je m'attendais à avoir un peu l'ambiance que l'on
retrouve dans les films de Madame. Ahhhhhhhhhh mon prince charmant juste
pour moi, la joie!
Erreur!
Ce ne fut pas mauvais, mais pas extra. Fatigue et sourire trop discret n'ont pas
aidé la cause. Avais-je eu trop d'attente? Peut-être bien. J'aime les attentes.
Il faut en avoir, sinon on fait du surplace. Trop? Bah oui, peut-être... Mais
est-il mieux d'avoir trop d'attente que pas du tout?
Est-ce
que "trop", c'est réellement comme "pas assez"? C'est pourtant ce qui m'a été
dit sur l'oreiller par Madame, le soir venu.
J'ai
bien essayé de comprendre le tout. Comment mon changement d'intensité à vouloir
passer du temps en famille pouvait soudainement passer de "pas assez" à "trop"
et ainsi me faire dire que ça revenait au même?
Étant
curieux de nature et cherchant toujours à m'améliorer, j'ai questionné Madame
afin de pouvoir déchiffrer l'énigme. Si j'avais quelque chose à changer, je le
ferais, mais je devais comprendre. Par contre, je peux être assez intense dans
ma quête, et ce, afin de bien évaluer la situation problématique. Ensuite, si le
constat est que je me dois de faire un mea culpa et bien, je serai le premier à
le faire. Belle qualité celle de pouvoir se repentir, n'est-ce pas?
Sauf
que la "recherche à l'amélioration de mon moi-même" a mené à beaucoup de stress
intérieur pour la personne ayant à répondre à toutes ces questions, Madame, et
en a suivi une discussion mouvementée des plus désagréables. Vraiment un beau
gâchis.
Il n'y
a pas à dire, parfois, j'ai vraiment l'impression d'avoir le défaut de mes
qualités...
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