mercredi 20 février 2013

"Trop", est-ce vraiment comme "pas assez"?


"Trop", est-ce vraiment comme "pas assez"?

Bonne question, hein?

Pourtant, nous sommes plusieurs à relater cette phrase idiote. Ce qui est fascinant chez l'humain, c'est justement le nombre de phrases sans génie que nous utilisons dans une vie.

À titre d'exemple et probablement la pire de ces inepties: "Il a le défaut de ses qualités".

Il a quoi? Le défaut de ses qualités? Comment rendre une chose totalement positive en quelque chose de négatif.

Monsieur Jobin est un être très serviable. Il est toujours prêt à aider les autres. Malheureusement, il devrait prendre conscience à devenir un peu plus insoucieux et égocentrique, car en fait, sa serviabilité occasionne beaucoup de problèmes. En effet, par sa bonté, il fait passer son entourage pour des êtres incapables de se servir seul. Non, mais quel être imbécile! Il a vraiment le défaut de sa qualité...

Vous voyez comme c'est con? Après on se demande pourquoi de plus en plus de gens sont individualistes. Faudrait ne pas prendre de chance d'avoir trop de qualités, question que ce ne soit pas perçu comme des défauts.

Bref, dans un côté un peu plus personnel, je vous ai partagé dernièrement la prise de conscience d'un manque que j'avais. Le manque d'investissement dans la portion conjoint/père de ma vie. Je me souciais peut-être un peu trop du coté professionnel que celui personnel, pensant que toute cette portion était déjà bien "rodée". La gent féminine désigne souvent cette situation en disant "Tu nous as pris pour acquis". Bon, une autre affaire. Je pensais plutôt que c'était inné dans notre couple/famille, mais bons nous ne sommes pas ici pour faire une élaboration du concept inné/acquis.

Suite à une illumination extra-sensorielle venant d'une planète d'un autre monde parallèle, j'ai pris sur moi l'idée de mettre plus d'emphase sur la portion personnelle de ma vie, soit celle père/conjoint. Question de remettre les priorités aux bonnes places, je sentais que j'avais besoin de m'investir davantage à être un père/conjoint irréprochable que d'être un travailleur reconnu partout où je vais. Le glaçage sur le gâteau c'est la reconnaissance au travail, pas à la maison.

"On rebrasse le tout et on avance!", me dis-je.

Après 3 semaines, je crois que c'est réussi. J'aime beaucoup comment j'ai évolué. Oui mesdames les hommes évoluent aussi! C'est mon ami Cro-Magnon qui me l'a dit en voyant son voisin, Homo Sapiens!

Tout allait pour le mieux... ou le moins pire, c'est selon.

Hier, j'ai pris congé du travail. Madame avait congé aussi, comme chaque mardi.. Les enfants au Centre de la petite enfance, nous avions prévu passer du temps seul, profiter de la vie et des boutiques de décoration. Wouhoooo!. Nous en avions besoin, car après une fin de semaine à combattre un virus intestinal, nous avions encore à vivre avec certaine séquelle de ces deux jours...euh... crampantes!

Malgré ce fait, et étant fier d'avoir évolué au point de mettre de coté le travail pour une journée avec ma chérie, je m'attendais à avoir un peu l'ambiance que l'on retrouve dans les films de Madame. Ahhhhhhhhhh mon prince charmant juste pour moi, la joie!

Erreur! Ce ne fut pas mauvais, mais pas extra. Fatigue et sourire trop discret n'ont pas aidé la cause. Avais-je eu trop d'attente? Peut-être bien. J'aime les attentes. Il faut en avoir, sinon on fait du surplace. Trop? Bah oui, peut-être... Mais est-il mieux d'avoir trop d'attente que pas du tout?

Est-ce que "trop", c'est réellement comme "pas assez"? C'est pourtant ce qui m'a été dit sur l'oreiller par Madame, le soir venu.

J'ai bien essayé de comprendre le tout. Comment mon changement d'intensité à vouloir passer du temps en famille pouvait soudainement passer de "pas assez" à "trop" et ainsi me faire dire que ça revenait au même?

Étant curieux de nature et cherchant toujours à m'améliorer, j'ai questionné Madame afin de pouvoir déchiffrer l'énigme. Si j'avais quelque chose à changer, je le ferais, mais je devais comprendre. Par contre, je peux être assez intense dans ma quête, et ce, afin de bien évaluer la situation problématique. Ensuite, si le constat est que je me dois de faire un mea culpa et bien, je serai le premier à le faire. Belle qualité celle de pouvoir se repentir, n'est-ce pas?

Sauf que la "recherche à l'amélioration de mon moi-même" a mené à beaucoup de stress intérieur pour la personne ayant à répondre à toutes ces questions, Madame, et en a suivi une discussion mouvementée des plus désagréables. Vraiment un beau gâchis.

Il n'y a pas à dire, parfois, j'ai vraiment l'impression d'avoir le défaut de mes qualités...

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